Techniques de fabrication et travail de création


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Pour les terres

Je cuis mes pièces en grès à 980°C, c’est ce que l’on appelle « le biscuit ».
Je fabrique ensuite des patines à l’aide de pigments minéraux, végétaux et parfois industriels que je mélange avec de l’eau et du vinaigre. La terre des biscuits étant encore poreuse, je fixe les couleurs en recouvrant l’ensemble de divers vernis et le tout est ciré et astiqué.

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Pour les bronzes

En parallèle de mes pièces en terre, j’ai fait fabriquer quelques bronzes, notamment une série de petits astronomes.
Là, la technique est totalement différente.
Les biscuits sont envoyés chez un fondeur qui va réaliser un premier moule en plâtre ou en résine avec élastomère de chaque pièce. Les moules en creux vont être remplis de cire. A cette étape, les modèles en cire peuvent être retouchés avant la fabrication de seconds moules en terre réfractaire sur ces tirages en cire.
Ce sont ces derniers moules qui vont être cuits dans le four. Avec la chaleur, la cire va fondre et s’évacuer par le fond percé des moules et du four.
C’est dans ces deuxièmes moules, renforcés par des cerclages avant d’éviter qu’ils ne s’effondrent, que le bronze sera coulé. Cette technique se nomme « le moulage à cire perdue ».
Après refroidissement, les moules seront cassés et les pièces brutes en bronze seront alors ciselées et patinées avec divers acides et fixées au chalumeau.
Des copies pourront être reproduites de ces pièces initiales à partir des premiers moules (plâtres ou résine avec élastomère). En tant qu’artiste, seul huit copies numérotées sont autorisées. Au-delà de ce chiffre, l’artiste devient artisan.

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Travail de création

Ce que j’aime dans le travail de création, c’est l’impulsion, l’énergie du moment, le geste.
Je travaille à partir d’un volume de terre brute. Je ne dessine jamais mes modèles. Ils sortent directement de mon esprit et je sens que mes mains sont guidées.
Pour moi, l’inspiration vient de l’inconscient, de ma vie du moment et de tous les voyages que j’ai réalisés à l’étranger.
J’ai choisi ce matériau car il permet un contact premier direct avec les mains. Les outils viennent ensuite, une fois la forme réalisée afin d’affiner le modèle.  Quand on pratique le modelage, il existe une osmose entre la main et la terre.
La terre est plastique mais elle possède ses résistances. Il faut bien les connaître et ne pas aller au-delà. C’est comme, lorsque l’on masse un corps humain. Il faut sentir les tensions et surtout ne pas être brutal. La terre se laisse façonner à condition qu’on la respecte et que l’on ne dépasse pas ses limites.
Ce qui me plait également avec ce matériau, c’est que l’on doit utiliser les 4 éléments de la nature : la terre bien sûr, l’eau, l’air et le feu.
Ces quatre étapes sont fondamentales pour créer l’objet. La terre en tant que matière première, l’eau pour aider parfois à la forme et éviter que la pièce ne sèche trop rapidement (en poterie elle est essentiel pour le tournage), l’air permet d’évacuer l’eau une fois le modèle achevé (le séchage doit être lent afin d’éviter tous problèmes) et le feu qui cuit les pièces afin de les solidifier avant l’étape des patines ou de recouvrement d’émaux pour la céramique, auquel cas, pour ces dernières, il faudra cuire une deuxième fois et à 1280°C.

 

Clichés : Francis Barthe